Céréales

Les escourgeons ont maintenant atteint le stade 2e nœud (BBCH 32) dans la majorité des parcelles du réseau d'observation du CePiCOP et une partie d'entre-elles sont au stade dernière feuille pointante (BBCH 37).
Des pustules de rouille naine sont visibles sur les dernières feuilles dans toutes les parcelles. Toutefois, la pression varie selon les sites et la sensibilité des variétés, mais elle reste globalement faible (maximum 5% de surface touchée de la feuille en question).
L'oïdium est également présent dans les parcelles (et plus particulièrement visible cette année), mais il n'affecte pas les feuilles au-delà des F4 ou F5 définitives. Certaines variétés montrent des tâches d'hypersensibilité à l'oïdium (Figure 1) qui ressemblent à des tâches physiologiques (souvent présentes chez l'orge). Ce phénomène résulte d'un mécanisme de défense des plantes qui induisent la nécrose de leurs tissus afin d'isoler le développement de l'oïdium.

L'helminthosporiose et la rhynchosporiose restent discrètes cette année. Quelques symptômes d'helminthosporiose ont été observés sur la feuille F4 définitive à Ath, Ormeignies, Lonzée, Faimes ou encore Acosse mais à des pressions et fréquences très faibles (seulement 5% des feuilles observées). La rhynchosporiose est très peu présente : seules quelques lésions ont été observées dans certaines parcelles.
Les maladies principales en escourgeon :
Alors que des précipitations étaient espérées, seules quelques averses localisées ont été observées. La dernière feuille commence à émerger et devrait bientôt se déployer sur la majorité des parcelles. Il est donc recommandé d'attendre le stade BBCH 39 avant d'intervenir avec un traitement fongicide complet, probablement vers la fin du mois d'avril.
Vous trouverez dans votre Livre Blanc Céréales de février 2025, rubrique « Lutte intégrée contre les maladies - protection de l'escourgeon », des exemples de schémas de protection fongicide. Pensez à alterner les modes d'action et les substances actives pour préserver leur efficacité et limiter les risques de résistance.
La solution du traitement « dernière feuille déployée » (BBCH 39) devrait consister en l'application de plusieurs molécules issues de familles chimiques différentes (mélange de produits commerciaux ou de molécules co-formulées dans un unique produit) :
- Un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole), indispensable pour contenir la rouille naine (et la rhynchosporiose). Le prothioconazole reste la référence contre les maladies de l'escourgeon et demeure le seul triazole efficace contre l'helminthosporiose. Attention toutefois : si un produit à base de prothioconazole a déjà été appliqué lors du premier traitement (T1), il faudra impérativement opter pour une solution exempte de cette substance au T2.
- Un SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad ou benzovindiflupyr), recommandé pour sa rémanence d'action, renforçant la protection sur la durée.
- Une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine), utile en complément pour renforcer la lutte contre la rouille naine et l'helminthosporiose.
Nos essais ont également montré l'intérêt d'intégrer des substances à mode d'action multisites, telles que le soufre ou le folpet, notamment dans la gestion de la ramulariose.
Enfin, en cas de forte pression d'oïdium, privilégiez l'usage de molécules spécifiques telles que le cyflufenamide, metrafenone, spiroxamine ou pyriofenone, reconnues pour leur efficacité ciblée sur cet agent.
Les produits agréés sont disponibles sur Phytoweb (ou dans les pages jaunes du Livre Blanc Céréales ou reprises sur le site : https://centrespilotes.be/cp/cepicop/cereales/produits-autorises/ )
A. Nysten